SUR LA GRAVURE |
Je pratique la gravure depuis 1987. Elle amène une respiration dans mon travail, un moment de calme, loin de la fureur de la peinture. Tout va plus lentement, au rythme de l’acide qui creuse le métal, pendant que le vernis sèche sur le cuivre ailleurs. Et le résultat du travail sur la planche n’est réellement visible qu'une fois le premier tirage sur le papier effectué. Il faut attendre et espérer puis parfois reprendre, corriger et compléter pour réimprimer. Alors la gravure proprement dite est terminée. Et commence une nouvelle étape très importante : l’impression. Et puisque je suis mon propre imprimeur, mon travail de recherche continue, sur la couleur, sur les différentes pressions des rouleaux de la presse, sur le rajout de cire paraffine ou de fil de cuivre directement sur l’épreuve, et ceci tout au long de la dizaine de tirages (un nombre que je me suis fixé depuis une quinzaine d’années) qui seront imprimés. Au final, les gravures seront toutes différentes les unes des autres. La manipulation des trois matériaux constituants de la gravure que sont le métal, l’encre ou le papier, me plait. Et l’aspect intimiste de la gravure m’attire, mais c’est bien la volonté de ne pas perdre de vue le résultat final qui décidera du meilleur chemin pour y parvenir, celui de la peinture ou de la gravure. Eric Jégat |